Un
Maure à Venise
Cecilia Bartoli et John Osborn dans Otello © Hans Jorg Michel |
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avril 2014: Double jubilation au Théâtre des Champs-Elysées en ce mois d’avril avec
le retour de Cecilia Bartoli dans un
opéra sur une scène parisienne et cinq représentations du très rare Otello,
le premier volet du Festival Rossini. Cette production signée par Moshe
Leiser et Patrice Caurier créée à Zurich en 2012 nous permet de découvrir cet
opéra illuminé par une distribution de haut vol qui a mis l’auditoire
à genoux. La diva italienne ne se produisant que dans des récitals consacrés
à des compositeurs oubliés ou sur les scènes de Zurich et de Salzbourg dont
elle est la Directrice artistique du Festival, sa présence à Paris est un
événement. Les amateurs de bel canto ont été comblés par son chant
incomparable.
Gioachino Rossini
n’a que 24 ans quand il se tourne vers l’adaptation du consistant Otello de Shakespeare, une inspiration
que l’on peut qualifier d’originale en ce début de XIXe siècle. Le grand William
n’est pas encore bien connu en Italie et il n’existe que quelques traductions
françaises de son œuvre. C’est déjà le dix-neuvième opéra du compositeur, écrit
après de beaux succès comme Tancrède, L’Italienne
à Alger et Le Barbier de Séville.
C’est surtout sa première incursion dans un ouvrage seria ("sérieux"), un mélange d’italianité et de drame.
Mais Rossini reste Rossini et son langage musical possède les mêmes qualités de
vitalité, de rythme et de prodigieux arias et duos.